La place de la gare est un lieu de tensions et de frictions, que ce soit lors de son utilisation, de sa planification ou de son aménagement. Comment donc y créer de la qualité sur le long terme? Et comment la planification doit-elle être conçue pour qu’elle intègre un avenir en constante évolution?
Notre 41e cahier thématique axe la réflexion sur le parti pris que requiert l’aménagement de la place. Peut-être la place de la gare ne doit-elle pas fournir tout ce que nous lui demandons actuellement (Werner Huber) et ne pas être aménagée dans ses moindres recoins (Andreas Jud). Peut-être devons-nous adopter plus souvent encore la perspective des usager·ère·s pour faire des places de gare des lieux agréables et sûrs (Sarah Droz) et abandonner l’idée que nous trouverons la solution du futur en frappant un grand coup aujourd’hui (Sarah Grossenbacher). Nous pouvons faire preuve de créativité, jongler avec les règles et les normes (Samuel Urech) et oser demander leur avis et leurs besoins à un large échantillon de personnes (Nathalie Bohez et Bernadette Knörzer).
Les points de friction génèrent des tensions
Les expérimentations peuvent être utiles quand les cas deviennent complexes et pluridimensionnels. Pour la planification d’une place de gare fictive, nous avons tenté un lancement quelque peu différent: une journée, six personnes et 150 photos; une exploration, un atelier prospectif, une modélisation et des instructions étape par étape, à rebours. Nos observations figurent dans la première partie de ce cahier thématique. Nos conclusions imprègnent en revanche tout le cahier. Même si elles ne sont pas toutes inédites, notre expérience montre qu’une petite piqûre de rappel est nécessaire pour ne pas tomber dans la routine ni céder à la facilité. Les espaces intéressants naissent en effet de points de friction. Et des frictions, il n’en manque pas sur la place de la gare.
